La colère est une émotion importante, qui doit être acceptée et respectée, car essayer de l'arrêter ou de la faire taire s'aggrave souvent : on se blesse, on ne respecte pas nos sentiments, notre être, on nie certaines de nos facettes, on en abandonne une part de nous qui vient de nos profondeurs.
A force de refuser de vivre notre colère, nous renonçons à une de nos couleurs : nous renonçons au rouge ardent, rouge comme la colère, comme le sang, mais aussi rouge comme la vie qui nous traverse. Et le rouge est une couleur primaire, une couleur fondamentale de notre palette d'émotions.
« La colère n'est pas seulement inévitable, elle est nécessaire. Son absence indique l'indifférence, le plus désastreux des défauts humains."
(Arthur Ponsonby)
La colère est une émotion, il faut la laisser couler
Si nous voulons parler de colère, nous devons apporter une précision : la colère est une émotion, pas un sentiment. Quelle est la différence entre émotion et sentiment ? L'émotion est très passagère : c'est comme le vent qui passe et emporte quelques feuilles sèches ; le sentiment , en revanche, est plus ancrée en nous et dure longtemps : c'est comme une fleur, elle a besoin de temps pour s'épanouir.
Même si elle est jugée inconfortable ou gênante, la colère nous sert et il ne faut pas l'éliminer, l'apprivoiser, la faire taire ou l'ignorer car même si elle est renvoyée dans nos profondeurs, elle risquera de s'accumuler jusqu'à ce que nous éclations, alors oui elle le fera être gênant et nuisible ! Il faut avoir le courage de regarder en face ce qui fait partie de nous et reconnaître que nous avons le droit de vivre toute notre palette d'émotions : c'est la seule façon de vraiment se connaître.
Connaître et exprimer notre colère est notre droit.
Réprimer cette émotion forte peut être nocif, c'est pourquoi il est utile de comprendre comment l'exprimer. On peut se donner la possibilité d'exprimer sa colère, en s'isolant un moment si besoin, pour pouvoir hurler à tue-tête au milieu d'un champ, à évacuer l'énergie qui bouillonne dans notre corps en courant, en frappant un oreiller ou en mettant nos mains sur du papier, un stylo, des couleurs et en laissant cette émotion s'exprimer librement.
Cela nous aidera à connaître cette partie la plus agressive et la plus ancienne de nous, cette figure sombre des contes de fées qui nous faisait peur : notre loup noir.
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Apprendre à exprimer sa colère, à sentir que c'est son droit de pouvoir la vivre librement sans culpabiliser, est un travail long et difficile mais qui en vaut la peine : tant physiquement que émotionnellement.
Voir également cette colère en mettant un visage sur cette émotion, pour la rencontrer.
la colère est un médicament.
Alors je vous invite à faire cette petite expérience vous aussi : si votre colère avait un visage, à qui ressemblerait-elle ?
Celine Chauchet